Le blues de jean jacques
(Sur l’air de « Carcassonne » Brassens)
Je me fais vieux, j’ai 60 ans
J’ai travaillé toute ma vie
Sans avoir, durant tout ce temps
Pu satisfaire mon envie
Depuis ma venue ici-bas
Rien jamais ne me fut propice
Mon vœu ne s’accomplira pas
Je n’ai pas vu la 66
On dit qu’on y voit tous les jours
Des bikers de tous les pays
En Harley sur tous les parcours
Capter l’âme de Saint Louis
Si je pouvais payer comptant
Un vieux bluesman à mon service
Je pourrai mourir content
Avec un billet pour la 66
Le ministre a cent fois raison
C’est des ambitieux que nous sommes
Il disait lors de son élection
Que l’ambition perd les hommes
Si je pouvais trouver pourtant
Dix jours sur la fin du solstice
D’été, que je mourrais content
Après avoir vu la 66
Mon Dieu, mon Dieu, pardonnez-moi
Si ma prière vous offense
On voit toujours plus haut que soi
En vieillesse comme en enfance
Mon fils avec sa Nathalie,
A voyagé jusqu’à Memphis
Mon frère a revu l’Italie
Et je n’ai pas vu la 66
Ainsi parlait, près de chez nous
Jean jaques courbé par l’âge
Je luis dis « ami, levez-vous »
Nous allons faire le voyage
Nous partîmes le lendemain
Mais que le bon Dieu le bénisse
Il mourut à moitié chemin
Il n’a jamais vu la 66